Le vécu de mon enfance dans le
milieu rural d'une ferme de la BIGORRE
L'enfance, merveilleuse période de
la vie disent tous les romanciers où poètes, est-ce bien vraiment juste de dire cela ?
Je vais raconter dans cette page, le vécu de mon enfance sous forme d'anecdotes car il
est difficile de parler de faits vécus avec des dates pas toujours très précises. Né
dans le milieu rural le jour même de la libération de Paris de l'occupation Allemande,
fils d'une mère agricultrice et d'un père agriculteur, forgeron et charretier, c'est en
exerçant cette dernière profession qu'il fut victime d'un accident qui lui à coûté la
vie. C'est ainsi que ma mère dut continuer seule avec quatre enfants à charge, à faire
fonctionner une petite propriété qui était la seule source de revenus. Les produits
cultivés étaient réservés à l'élevage ( vaches, moutons, porcs, basse-cour .....)et
à la consommation familiale. Est-ce suite à un traumatisme dû au décès de mon père
dont je n'ai aucun souvenir, nous avons avec mon frère jumeau, afin que l'on ne puisse
pas suivre nos conversations ,( nous avions beaucoup de finesse ), inventé notre propre
langage .Devant ce phénomène nouveau, ma mère dut prendre une décision courageuse et
c'est là que commence mes souvenirs les plus lointains .
Je me trouve seul avec ma mère dans une famille à Monléon-Magnoac. Elle me dit:
"attends-moi, je vais t'acheter une paire de pantoufles" Bien sûr j'ai attendu,
je ne lui en ai jamais tenu rigueur car j'étais gâté, même trop, si bien que j'étais
souvent malade du foie, c'était l'occasion pour ma mère de venir me voir .Ce fut ainsi
pendant plusieurs mois juste le temps nécessaire de retrouver un dialecte normal
compréhensible de tous. De nombreux bons souvenirs de cette période me sont restés en
mémoire. Je n'ai que de souvenirs très flous de mon retour à la ferme. Un jour de
vendanges de la vigne du Plan de Dame , nous voilà partis à travers champs en
contournant de nombreuses haies pour se frayer un passage et arriver chez un voisin
lointain pour lui montrer un chat que j'avais mis dans une musette .Un autre jour , nous
voilà partis par des chemins entourés de hautes haies et traversant des bois ,à la
rencontre de notre mère supposée travailler dans les champs ???? Ce sont des voisins ,
surpris de nous voir dans ces lieux ,nous demandèrent de faire demi-tour .
A quatre ans et demi nous voilà partis à l'école communale de Laran distante de
près de deux kilomètres par des chemins sinueux dont le revêtement était réalisé de
cailloux recueillis dans les champs. Le matin ou l'après midi, lorsque nous étions en
retard, nous traversions les champs. Le midi ou le soir nous nous arrêtions chez un
Monsieur qui était amputé des deux jambes dont une était remplacée par une jambe en
bois. Pour se déplacer, il utilisait deux bancs. Toujours assis, il arrivait même à
faucher l'herbe du près. On l'aimait bien car il nous racontait des histoires. Un jour je
me suis arrêté avant d'arriver à l'école et j'ai fait demi-tour mais je ne suis pas
rentré à la maison, j'ai attendu mon frère pour rentrer le soir. Bien que je me sois
bien caché, ma mère était déjà au courant de mon aventure. Inutile de dire que je
n'ai plus eu l'idée de refaire l'école buissonnière. Tout comme le jour où nous avons
fait exprès de ne pas voir le voisin dans son jardin, il n'a pas fallu plus de dix
minutes pour que ma mère soit informée que
nous ne l'avions pas salué ni ôté le béret. Pas de gifles où de coups de gaule,
seulement quelques mots bien choisis et la leçon à été retenue. Inutile de
recommencer.
Depuis le plus jeune âge, pas de temps consacré au jeu, le temps de libre
était utilisé pour de menus travaux. Voici, saison après saison, les différents
travaux de la ferme auxquels je participais en rapport avec l'âge, avec plus ou moins de plaisir.Il n'y avait pas le choix ,l'obéissance sans discussion était de rigueur
.L'hiver, pour se chauffer, il fallait préparer le bois pour l'hiver suivant. Aider à
tenir le passe-partout pour tronçonner les grosses billes, scier manuellement les
branches, ensuite, avec une hachette, couper les branches fines pour réaliser des fagots.
Ceci se passait, soit au bois, soit en bordure d'une haie. Si le bois coupé était loin
de l'habitation, les branches étaient amenées au bas de la cour afin que je sois occupé
à faire quelque chose entre deux autres occupations. Durant cette période, les vaches
restaient à l'étable, matin et soir il y avait distribution de foin et de paille ,puis
par groupe de quatre, on les accompagnait à la mare pour les faire boire et profiter de
ce laps de temps pour faire la litière .En période de neige ou de gel, il fallait couper
la glace .Et les veaux ! Déjà commencer par retirer un peu de lait à chaque vache ayant
un veau, ensuite lâcher les veaux et les accompagner à leur mère respective. Au fur et
à mesure qu'ils grossissaient, avec mon poids plume et n'ayant pas encore suffisamment de
force pour les tenir, ils en profitaient pour me traîner dans toute l'étable. Le moment
venu, il fallait l'amener au marché. Affublé d'une muselière il était plus facile de
le guider, surtout qu'il fallait , à 3 km de la ferme , rejoindre à pied le relais de
l'autobus .
Prochainement suite de mon récit
Amicalement à bientôt
Oui où non ???